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Super productif ? Quand les IA nous font perdre l’essentiel

Super productif ? Quand les IA nous font perdre l’essentiel

Ah, la rentrée ! Ce moment sacré où l’on prend des résolutions. Et si, cette année, au lieu de vous presser comme un citron pour être toujours plus rapide, plus efficace, vous preniez le temps de… perdre du temps ? Oui, vous avez bien lu. Dans ce monde numérique où tout va toujours plus vite, où l'on nous bombarde de promesses de ‘super’ productivité, il est grand temps de réhabiliter le temps perdu. Car oui, derrière cette course effrénée à l’efficacité, se cache un danger bien plus insidieux : le clonage de nos idées, de nos pensées, de nos marques.

Les iA, nouveaux gourous du temps "gagné" 

Bruit de fond incessant sur les réseaux : « Pourquoi perdre votre temps à créer un article, un logo, un CV, à lire une étude ou même à réfléchir... Les IA s'en chargent pour vous en un clin de clic ! Merci qui ? Merci les algo ! »

Ah, ces chères IA ! Toujours là pour nous sauver de nous-mêmes, pour nous permettre de passer plus de temps à… quoi exactement ? À répondre à des emails plus rapidement ? À enchaîner les réunions sans queue ni cerveau ? À scroller sans fin sur nos feeds sociaux ? Si c'est ça, gagner du temps, je préfère encore le perdre à errer dans mes pensées vagabondes.

Ce n’est pas que je sois contre l’utilisation des IA, bien au contraire. Je publie même un livre intitulé 'L’IA au service du marketing'. Les assistants numériques ont indéniablement leur utilité, surtout pour les tâches non essentielles : trier des données, regrouper, synthétiser des rapports, traduire, décliner, optimiser du contenu SEO… Mais lorsque l’on parle de créer, de bâtir une stratégie, de faire ce qui nous rend véritablement unique, (presque) irremplaçable, c’est un tout autre prompt.

Reprendre le contrôle : un droit, pas une option 

Les IA, c'est génial... mais pas pour tout. Non, je ne vous dis pas de jeter votre ordinateur par la fenêtre. Mais il est temps de réévaluer notre rapport à ces outils. Les IA nous font gagner du temps sur certaines tâches, mais dès qu'il s'agit de l’ADN de notre métier, je garde précieusement le clavier.

Prenons un exemple : cet email de relance que vous devez envoyer à un collègue. ChatGPT peut le faire, c'est sûr. Mais est-ce qu'il saura ajuster le ton (humour, fermeté, diplomatie) en fonction du contexte ? Prendre son téléphone pour une conversation informelle, ou soyons fous, toquer à une porte plutôt que de cliquer sur une touche ? Ça, c'est l'humain, ça.

Alors oui, je me sers de ces outils, et certainement trop parfois. Mais ce n'est jamais pour m'en dédouaner. ChatGPT me donne une trame pour mes emails à partir de mes consignes, puis j'ajuste, je corrige, je valide. Et vous savez quoi ? L'IA hallucine parfois, se plante... comme moi, sauf que mes erreurs, je les assume. Celles d'une machine ? Pas question. Avec un petit coup d'artifice de mon assistant IA, Chaishire (oui, il a un nom, et alors ?), je garantis ma touche personnelle, mon empreinte, et je suis fier de mon travail.

IA : Un assistant trop zélé 

Le vrai danger de tout déléguer aux machines ? Cloner nos idées, nos pensées, nos opinions, nos marques. Qui influence qui, finalement ? Est-ce l'algo qui guide nos contenus, ou l'humain qui façonne l’algo ? Oui, on gagne du temps... mais à quel prix ? Une créativité aseptisée ? Un contenu sans âme, bon à distraire un poisson rouge ? Le problème, c’est qu’à force de vouloir tout optimiser, on finit par aseptiser nos productions. Imaginez un monde où chaque article, chaque campagne publicitaire, chaque message est créé par une machine : cela ressemble-t-il à un avenir désirable ?

Les algorithmes ne dorment jamais, ne prennent pas de pause, ne doutent jamais avant de réagir. Et c’est bien là leur limite. L’essence même de la créativité réside dans l’hésitation, la réflexion, le doute. Les IA ne doutent jamais. Elles exécutent, point. Ce qui fait notre force en tant qu’êtres humains, c’est justement notre capacité à réfléchir, à questionner, à douter, à prendre du recul.

Et si ce recul venait justement du temps que nous acceptons de « perdre » ? Prenez le temps de lire, de vous instruire, de réfléchir, de débattre, de vous ennuyer même. Oui, s’ennuyer, cette activité que l’on a reléguée aux archives dans notre quête de productivité à tout prix. C’est dans ces moments de vide que surgissent les idées les plus brillantes, les plus originales.

La machine peut tout faire, mais doit-elle tout faire ? 

Ce n’est pas une question de performance, mais de choix. Les IA sont formidables pour tout ce qui est répétitif, mécanique, sans véritable valeur ajoutée. Mais dès qu’il s’agit de penser, de créer, elles deviennent 'fort minables'. Les IA doivent rester à leur place d’assistantes, pour nous aider à nous augmenter.

La véritable question n’est pas tant de savoir ce que les IA peuvent faire pour nous, mais de savoir ce que nous voulons en faire. Prenons un autre exemple : l’écriture d’un article. Oui, une IA peut vous pondre un texte plus vite que l’éclair. Mais sera-t-il à la hauteur de vos attentes ? Aura-t-il ce petit truc en plus, ce style, cette voix qui est la vôtre ? Pas si sûr. Les IA ne savent pas raconter des histoires, ces belles histoires qui nous touchent. Elles peuvent générer du contenu, imiter des émotions, mais ne les ressentent pas. Les iA assemblent des mots comme des perles avec vitesse et précision, mais ne savent pas créer.

Pour cette rentrée, ne nous laissons pas berner par la facilité apparente de l’automatisation à tout prix et sans effort. Prenons le temps de penser, de critiquer, de créer, d’écrire, de partager, d’échanger… C'est ça qui fait la différence. Ou du moins, je l'espère.

La centaure de l'IA  peut tout faire, mais doit-il tout faire ? 

Le centaure à l’ère du numérique 

Soyons des centaures, pas des moutons numériques ! Le centaure, mi-homme, mi-machine, a compris que l’IA est là pour l’assister, non pour le remplacer. Il sait que l’important, c’est de garder la main sur ce qui fait de nous des êtres humains : nos intelligences.

Alors oui, prenez le temps de perdre du temps. Car ce n’est qu’en vous accordant ces moments de pause, ces instants de réflexion, que vous pourrez vraiment tirer parti des avantages du numérique, sans en devenir un simple paramètre.

Voilà ma résolution pour cette rentrée : moins de clics, plus de réflexion. Moins d’automatisation, plus de création. Et vous, prêt à redevenir maître de votre temps ?

Et pour ceux qui succombent au chant des sirènes du "tout IA", une réflexion : Si votre métier se résume à bien utiliser des outils, ne vous inquiétez pas... une IA le fera bientôt mieux que vous !

En espérant que je vous ai fait perdre un peu de votre précieux temps !

 

Dernière mise à jour : 13 août 2024

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