Trophée marketing 2024 : Sam Altman sacré pour ChatGPT et sa 🍓
Le Centaure Institute vient de remettre le très convoité Trophée marketing 2024 à Sam Altman, CEO d'OpenAI, pour l’ensemble de son œuvre avec ChatGPT. Un choix qui a visiblement froissé Elon Musk, qui, fidèle à lui-même, a tenté une réclamation par un post acerbe sur X. Allez, Elon, il faut savoir reconnaître quand on a trouvé son maître.
Altman n’a pas seulement bouleversé l’intelligence artificielle générative avec ChatGPT, il a aussi démontré une redoutable maîtrise des leviers du marketing. Un storytelling millimétré, des coups de comm' flirtant avec le génie… Bref, une success story qui continue de captiver la Silicon Valley et sa banlieue planétaire.
Alors, que cache vraiment ce trophée ? Décortiquons-le avec un brin d’ironie pour comprendre comment ce prodige de l’IA s'est imposé comme le grand prestidigitateur du marketing contemporain.
Pour ceux qui vivaient dans une bulle sans internet : ChatGPT, ça vous dit quelque chose ?
Petit rappel… En novembre 2022, ChatGPT débarque tel un OVNI (Outil Virtuel Non Intelligent). Et là, boum ! En deux mois à peine, l’outil atteint 100 millions d’utilisateurs. À titre de comparaison, TikTok, qui n’est pas franchement novice en matière de buzz, a mis 9 mois pour atteindre ce chiffre. Instagram ? Deux ans et demi. ChatGPT a donc pulvérisé tous les records.
Pourquoi un tel succès ? Simple : une interface minimaliste, gratuite, et ouverte à tous. Pas besoin d’être un geek. Il suffit de taper quelques phrases pour converser avec une IA. Résultat ? ChatGPT est devenu un nom connu de la Silicon Valley jusqu’à la Vallée du Don à Guémené-Penfao (maison de retraite). Et Sam ne nous a pas trompés avec le choix du nom : ChatGPT porte bien le "chat" en lui. Parler avec, c'est facile, mais ça ne garantit pas des réponses toujours sensées… On connaît tous des bavards qui s'écoutent parler sans toujours dire des choses intéressantes, non ?
Avant l’arrivée de Sam Altman, l'intelligence artificielle était l’apanage des experts du MIT, des statisticiens et autres initiés. Aujourd'hui, de votre neveu à tata Jeanine, tout le monde s’y est mis. L’IA est devenue aussi indispensable que le smartphone dans notre quotidien.
Ironie du sort, OpenAI a été fondée le 11 décembre 2015 comme association à but non lucratif, avec la promesse d'un futur éthique et accessible à tous. Mais les choses ont bien changé depuis. OpenAI pèse désormais 157 milliards de dollars, un chiffre qui semble bien éloigné de ses idéaux d’origine.
Une intelligence… vraiment intelligente, ou simplement artificielle ?
Le coup de maître d’Altman, c’est d’avoir réussi à faire croire que ChatGPT est réellement intelligent. Il a habilement surfé sur l’imaginaire collectif, laissant entendre que l’outil pouvait comprendre, analyser, et penser comme un humain. Mais la réalité ? Pas vraiment. ChatGPT n’est ni HAL 9000 ni Jarvis d'Iron Man. Ce n’est pas une machine consciente qui saisit le sens profond des mots. En fait, il se contente de calculer des probabilités.
Par exemple, si vous lui demandez une recette de pâtes à la carbonara, il ne ressent ni le plaisir d’ajouter du pecorino ni le souvenir des odeurs de son enfance. Il ne fait qu’assembler des recettes existantes pour proposer la réponse la plus probable. Une moyenne moyennasse qui se mange, mais sans plaisir.
En vérité, ChatGPT n’a aucune conscience, pas plus qu’une calculatrice ne "comprend" les chiffres qu’elle manipule. Là où il excelle, c’est dans l’art de donner l’illusion d’intelligence. C’est impressionnant, certes, mais il ne fait que régurgiter des modèles linguistiques. Et pourtant, Sam Altman a réussi à vendre ce produit comme s’il était capable de réflexion humaine.
Le public, hypnotisé par l’idée qu’une création humaine puisse donner naissance à son double digne de la science-fiction, a mordu à l’hameçon. C’est peut-être l’un des plus grands tours de passe-passe du marketing contemporain : vendre une illusion d’intelligence. Mais au fond, ChatGPT reste loin de l'IA générale fantasmée depuis des décennies – et ce n’est pas pour demain, ni peut-être même jamais.
Pour le coup de la fraise, alors là il fallait oser !
🍓 Nous sommes en août 2024, lorsque Sam Altman publie une photo sur X (anciennement Twitter) : un simple cliché de fraises accompagné du message "I love summer in the garden".
En un clin d'œil, l’image récolte 6,7 millions de vues. Oui, vous avez bien lu, des fraises. Pas de quoi en faire une salade, et pourtant, la toile s'enflamme. "Nouvelle IA nommée Strawberry ?", "Une percée vers l’intelligence artificielle générale (IAG) ?". Les spéculations s’envolent, et certains soi-disant experts dissèquent cette image comme si elle cachait le secret du futur.
Une simple photo déclenche un buzz digne des meilleures campagnes marketing. Mais devinez quoi ? Derrière cette fraise, il n'y avait rien de révolutionnaire. Pas de nouvelle IA révolutionnaire, pas d'avancée vers l’IAG. Juste… une mise à jour de ChatGPT, la version "o1", avec quelques optimisations, mais rien qui justifiait tout ce battage médiatique.
Le véritable talent de Sam Altman ici, c’est d’avoir compris que le marketing, ce n’est pas uniquement une question de produit, mais bien de perception. Avec des fraises, il a su créer une attente disproportionnée, prouvant qu'on peut manipuler l’imaginaire collectif sans même dépenser un dollar.
Et comme par hasard, cela coïncidait avec une nouvelle levée de fonds chez OpenAI. 🤔
Chut, j’ai un scoop : Sam prévoit de poster … une poire ?
Le double discours du pompier-pyromane
🔥 👩🚒 Sam Altman maîtrise avec brio l’art du double discours. Lors de son audition devant le Sénat américain en mai 2023, il avertissait que l’IA pourrait causer des "torts significatifs" si elle échappait à tout contrôle, appelant de ses vœux des régulations strictes, voire une agence mondiale pour surveiller tout ça. Pendant ce temps, OpenAI, soutenu par son partenaire Microsoft, continue de pousser à fond le développement de ses technologies, comme si de rien n’était.
Prenons ChatGPT. Son adoption fulgurante a soulevé des questions éthiques majeures : protection des données, biais, impact économique, et écologique. Mais qui monte sur scène pour dénoncer ces dérives ? Altman lui-même, jouant à la fois le pompier qui alerte et le pyromane qui alimente le feu. Un vrai maestro du contrôle de crise qu’il crée presque de toutes pièces.
Et, bien entendu, la solution aux dérives de l’IA ? Vous l’avez deviné : l’IA elle-même. Sam a tout prévu. En résumé : "Laissez-moi allumer le feu, donnez-moi les clés du camion et je m’en occupe, et je vous envoie la facture par email." Trop fort, non ?
SORA et nous : complices malgré nous, mais on le veut bien ?
🎥 Sam Altman maîtrise l’art de semer juste assez d’indices pour que le public et les médias fassent tout le travail à sa place. Nous relayons ses moindres gestes, amplifions chaque rumeur, et transformons ses messages cryptiques en prophéties. En un mot, nous faisons son marketing gratuitement. Tous les patrons en rêveraient !
Prenons l’exemple de Sora, un modèle de génération vidéo dévoilé en février 2024 par OpenAI. Ce système expérimental permet de générer des vidéos courtes (jusqu’à une minute) à partir de simples descriptions textuelles. Dès sa présentation avec quelques vidéos généres par SORA (vérifié par apersonnes en passant), les spéculations ont fusé : certains y voyaient déjà une révolution pour le cinéma, avec des films entièrement générés par l’IA ; d’autres prophétisaient la fin des productions audiovisuelles traditionnelles. Pourtant, Sora n’est pas encore accessible au public, et les vidéos produites ne sont pas parfaites. Elles souffrent d’incohérences visuelles, comme des objets qui se mélangent ou des mouvements peu naturels.
Cela n’a cependant pas empêché Altman de créer un buzz considérable, laissant la machine des spéculations tourner à plein régime. Son approche est simple : il lâche quelques vidéeos, et les fans feront le reste. En résumé, il sème, et nous, en bons complices, récoltons… son marketing.
La masterclass marketing de Sam Altman
Dans le marketing, une règle est simple : un bon produit se vend presque tout seul. Quand il est excellent, le marketeur n’a plus qu’a accompagner le mouvement. Steve Jobs l’avait bien compris avec l’iPhone. Mais quand un produit est moyen (oui, ça arrive !), c’est là que le vrai labeur du marketing commence.
Face à un produit qui ne tient pas toutes ses promesses, le marketeur est sous pression : la direction exige des résultats, la production doit produite, et les ventes doivent atteindre leur objectif pour toucher leurs primes. Que fait alors le marketing ? Il sort l’artillerie lourde : promesses séduisantes, parfois sans preuves ou avec des preuves "aménagées", partenariats win-win, et slogans bien rodés, le tout en flirtant dangereusement avec la ligne rouge entre incitation et manipulation.
En surfant sur le succès de ChatGPT, Sam Altman a su maintenir juste ce qu’il faut de flou pour nourrir l’idée d’un produit "révolutionnaire". Même quand les performances stagnent et que la concurrence se renforce, il persiste, créant une aura d’innovation constante.
À court terme, cette stratégie fonctionne : les utilisateurs continuent d’y croire, les investisseurs restent séduits. Mais, jusqu’à quand ?
Si Sam Altman excelle dans cet art, à force de jouer sur l’ambiguïté et le teasing permanent, il risque un jour, peut être, on ne sait jamais de lasser un public de plus en plus exigeant, avide d’une IA toujours plus "intelligente"… sans pour autant l’être vraiment.
Conclusion : Altman, BRAVO l’artiste et trinquons !
Sam Altman a prouvé qu'il méritait largement son titre de marketeur de l’année. Communicateur hors pair, il sait surfer sur la vague de son produit "révolutionnaire"… du moins, c'est ce que l'avenir nous dira. Son véritable défi aujourd’hui ? Tenir ses promesses. L’IA générative a un potentiel énorme, et je suis le premier à le reconnaître dans mon métier. Mais à force de jouer la carte du teasing sans livrer de vraies révolutions, il risque d'épuiser la patience du public, des médias… et des investisseurs.
D'ailleurs, ces derniers commencent peut-être déjà à montrer des signes d'impatience, surtout quand on parle de 5 milliards de pertes en un an (un petit dérapage de silicium, n'est-ce pas ?). Et pour couronner le tout, les rumeurs d'une augmentation des tarifs courent sur les réseaux.
Impossible aussi d’ignorer les départs successifs des figures historiques de la société : Ilya Sutskever, Mira Murati, Bob McGrew, Barret Zoph… tous ont sauté du navire. Cela soulève des questions. Mais restons factuels, pas besoin de spéculer à tort et à travers !
Avant de lever notre verre de smoothie à la fraise pour célébrer Altman, une question s’impose : sommes-nous complices de ce marketing de l'attente ? Et combien de temps avant que nous sortions de cette hypnose ?
Altman sera bientôt à Nantes pour recevoir son trophée bien mérité. Mais d’ici là, il a quelques petites urgences RH à gérer… Et si vous avez un CV sous la main, il pourrait bien être intéressé !
🎯 Envie d’aller plus loin ?
Dernière mise à jour : 12 octobre 2024