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De Whaouuu à Ouuuh : entre fascination et peur des IA

De Whaouuu à Ouuuh : entre fascination et peur des IA

Les Français sont de plus en plus accros aux nouveaux outils d'intelligence artificielle (IA) générative qui boostent leur productivité et leur créativité. En un an, l'adoption de ces technologies a bondi de 60 %, un véritable Whaouuu. Pourtant, la France a peur… 79 % des plus de 18 ans ont des craintes vis-à-vis de l'IA générative, contre 68 % en mai 2023. Pourquoi utilisons-nous ces outils dopés à l'IA alors qu'ils nous effraient ?


Souvenez-vous de votre enfance, quand nous étions captivés par la chaleur et la lumière du feu, tout en redoutant de nous brûler. Parfois, ça pouvait arriver et maintenant nous avons même les pompiers pyromanes de la Silicon Valley ! Ce "je t'aime moi non plus" reflète notre relation avec l'IA : un mélange d'attirance et de crainte. Nous sommes fascinés par ChatGPT & co qui simplifient notre travail, mais en même temps, nous craignons que cette même technologie nous rende obsolète. Pourquoi cette relation est-elle si ambivalente mais tellement humaine ?

Whaouuu : L'enthousiasme de précocité pour les IA 

ChatGPT, Dall-E, Midjourney... Ces noms font vibrer les jeunes générations comme des notes de musique dans un concert high-tech. Selon le baromètre Ifop-Talan 2024, 71 % des Français ont déjà entendu parler de ces IA et 74 % les considèrent comme le début d'une nouvelle révolution industrielle. Les jeunes (18-24 ans), bercés et biberonnés par le numérique, les utilisent à 70 %, contre seulement 22 % des plus de 35 ans. La révolution est en marche, mais elle creuse un fossé générationnel plus large que jamais.


Le succès de la star des IA génératives, ChatGPT, atteignant un million d'utilisateurs en seulement cinq jours après son lancement en novembre 2022, témoigne de cette précocité technologique. Elles infiltrent le monde professionnel en déployant leur toile de silicium dans les moindres recoins. Elles révolutionnent les méthodes de travail, promettant des gains de productivité rappelant les meilleures heures du taylorisme.
 

Les entreprises, toujours en quête d'outils pour devancer la concurrence ou augmenter leurs bénéfices en réduisant leurs coûts, voient en elles une aubaine. L'IA générative produit du contenu, analyse des données, crée des visuels à une vitesse et avec une efficacité que l'humain, même sous infiltration de caféine, ne pourrait égaler. Et elle n’est jamais fatiguée et d’humeur constante !

Ouuuh : La peur grandissante des IA 

Cet enthousiasme s'accompagne d'une montée de l'appréhension. Une étude d'Odoxa pour Oracle montre que 67 % des Français voient l'IA comme une menace, une augmentation de 14 points en seulement deux mois. Les craintes sont multiples et profondes : perte d'emploi, manipulation de l'information, sécurité des données. Fait révélateur, 68 % des utilisateurs en entreprise cachent leur utilisation de l'IA par peur des jugements ou des sanctions. Cette "shadow AI" montre que même les plus enthousiastes préfèrent rester dans l'ombre.


Que dire de la menace pour l'emploi ? 72 % des Français pensent que les IA sont un danger pour leur travail. La sécurité des données et la fiabilité des informations sont également au cœur des préoccupations. Selon Ifop-Talan, 73 % des Français estiment ne pas avoir les connaissances suffisantes pour utiliser les IA génératives, ce qui nourrit leurs peurs.

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Et alors, comment apprivoiser les IA génératives ? 

La peur des IA ? Rien de nouveau sous le soleil de la Silicon Vallée. Les révolutions passées, qu'elles soient industrielles ou numériques, ont toujours suivi ce schéma : de la vapeur à l'automatisation en passant par l'électricité, chaque innovation a fait l'objet de débats enflammés. Les travailleurs craignant pour leurs emplois, et les patrions des opportunités de croissance. Au final, cela a débouché sur une évolution des métiers et des compétences, transformant des tâches répétitives en activités plus qualifiées.


Aujourd'hui, l'IA est ce nouvel OVNI (Outil Virtuel Non Identifié), promettant des gains d'efficacité sans précédent pour les cols blancs.
 

  • L'Influence des médias : Entre fiction et réalité
    Les médias ne sont pas en reste lorsqu'il s'agit d’influencer ou de déformer notre perception des IA. Des films comme "Blade Runner" et des séries comme "Black Mirror" dépeignent des futurs dystopiques où les IA deviennent incontrôlables.Prenons "Terminator", un grand classique de la science-fiction où des machines intelligentes se retournent contre l'humanité. Ce type de fiction laisse une empreinte indélébile dans l'imaginaire collectif, renforçant l'idée que les IA peuvent devenir des menaces existentielles.
    Chaque semaine, des titres de presse accrocheurs et des récits alarmistes captivent l'attention mais peuvent alimenter nos peurs les plus profondes.

  • L'Éducation : La solution contre la peur
    Pourtant, la solution pour dissiper ces craintes réside encore et toujours dans l'éducation. Selon Ifop-Talan, 72 % des Français manquent de connaissances sur les IA génératives. C'est là que réside le problème. Une incompréhension alimente les peurs et les malentendus. L’enseignement et les entreprises doivent impérativement intégrer des programmes de formation continue sur les IA pour aider chacun à comprendre et à utiliser cette technologie de façon éthique et bénéfique.

    En formant et en informant, nous pouvons transformer cette peur en une meilleure compréhension. C'est à nous de jouer pour transformer le Ouuuh en un Whaouuu.

L'IA : Je t'aime moi non plus

Conclusion : De l'Ouuuh à un Whaouuu bénéfique pour les humains 

Est-ce inquiétant d'avoir peur ? "La peur est le commencement de la sagesse," disait François Mauriac. Cette peur montre que nous sommes conscients des risques des IA. Transformons cette peur en un esprit critique et constructif pour réglementer, encadrer et assurer que les IA servent les humains.


Des lois spécifiques doivent protéger les données personnelles, garantir la transparence des algorithmes et prévenir les abus. L'Union Européenne et son IA Act, qui vise à instaurer des standards élevés de sécurité et d'éthique, est un premier pas positif mais insuffisant. Il ne traite pas encore des droits de création, du plagiat, ni des réglementations au niveau utilisateur.


L'avenir de l'IA est plein de promesses et de risques. Les avancées technologiques continueront d'améliorer notre qualité de vie, de révolutionner les métiers et de créer de nouvelles opportunités. Cependant, il est crucial de rester vigilant et de gérer les risques.


En éduquant, en réglementant et en innovant, nous pouvons convertir les IA de ce Ouuuh inquiétant en un Whaouuu bénéfique pour tous. L'intelligence artificielle, ni ange ni démon, est un outil puissant entre nos mains. Utilisons-la avec sagesse et responsabilité, et transformons notre relation "je t'aime moi non plus" avec l'IA en une alliance fructueuse.

Sources :
Étude Ifop-Talan 2024
Étude Ifop-Talan 2023

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Dernière mise à jour : 1er septembre 2024

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